Jusqu’ici, rien à déplorer,
Rien à déclarer à la frontière,
Ni mur honteux, ni couronne pour un nouveau mort
À accrocher en larmes sur le monument de mon petit village…
*
Le vide a été fait dans ma chambre blanche,
Loin du rouge et du bleu d’un PSG du Koweït,
Dans ma chambre de bains rosée encore,
Sans flacons tunisiens ni ivresses québécoises,
Juste le vide a été fait, à l’heure où je vous tombe encore
Du haut de mon arbre dans les Vip-bras qui sont les vôtres,
Avant d’en tomber au plus bas, en crash sur la clef de sol,
Pour solde de tout conte de fée à oublier enfin…
*
Je vais bien, vous tombez bien vous-aussi, bienvenue et tourlou,
Revenez quand vous voudrez, en fantôme azuré ou en zombie gentil
Juste ne frappez pas trop fort à ma porte, même si je me suis endormi…
*
Le printemps est en avance, m’en offre ses pousses de primevères
À voir fleurir entre deux mortes saisons, juste par amitié,
Et le Cri du Nemaska croisé un soir à Montréal-Airport
M’a appris à en lire les bons signes de notre Mère la Terre…
*
Je vole, sans fumée ni alcool, je vole entre deux étages de béton
À voir défiler, comme un petit garçon qui tombe du balcon,
En souvenir d’un air de Bashung posté sur un de mes anciens Vip-blogs,
Je vole de haut en bas, à la vraie verticale, comme d’autres le font
Sans même en avoir conscience, de Copé à Valls, juste pour en finir…
*
Jusqu’ici, tout va bien:
Je descends les étages, m’invite parfois en douce,
Dans la chambre de bains d’une voisine jusqu’alors inconnue,
Ou sur le canapé d’une bonne fille en manque de gourou,
Juste pour un bref instant de convivialité, un bel éclair de compassion,
Ou même un vœux républicain à souhaiter à la dernière dame citoyenne,
Loin des ors des pilules dorées, loin du flux des élus de luxe à supporter encore,
En dernier fan idiot d’un virage de hooligans au raz de la pelouse,
Alors que Tout se jette à l’eau, les ailes repliées comme un fou de Bassan,
En espérant que seuls les pires en finiront noyés…
*
Jusqu’ici, rien à déplorer,
Rien à déclarer à la frontière,
Ni mur honteux, ni couronne pour un nouveau mort
À accrocher en larmes sur le monument de mon petit village…
*
DSMoon (Les petits enfants qui tombent du balcon / Alain Bashung)