Prends d’abord soin de toi, me dit-elle un beau soir,
À l’aube d’un été de canicule fleurdelysée à passer
En chien de fusil près du vieux climatiseur amerloque…
*
Dis-leur donc que tu les aimes, tes deux filles quittées
Par animal instinct de survie, un jour de croisade,
Sur le trottoir mouillé d’un territoire à partager
Selon la Loi d’un juge des affaires familiales
Te présumant assez fort pour survivre au ban,
Expulsé de son nid familial, mais contraint
À croiser ses deux filles à chaque samedi dans la rue piétonne…
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Prends d’abord soin de toi, me dit-elle, comme tant d’autres depuis,
Des bonnes âmes sensibilisées par mon cas préoccupant, voire accaparant,
Touchées et parfois même coulées à mort dans mes tempêtes…
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Mon ange m’a porté, transporté au-delà des vagues et des dunes,
Sur l’autre côté d’un océan, et j’en suis revenu, cinq ans après
La cure de purification à boire en solo, à l’abri du blizzard…
Aime-toi comme je t’aime, me dit-elle un beau soir de Budweiser,
Alors que j’avais jeté mes sacs de sable sur des avenirs à oublier,
Déballonné, crevé comme un gentil ballon sans allure…
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Prends soin de toi, me disent-elles encore, toutes les suivantes,
Les gamines rendues sexagénaires, les nanas interloquées
Par des signes d’amours oubliés, des multivers qui reviennent,
Des détresses souvent archivées dans le tiroir du bas,
Par simple logique sans doute trop simpliste,
Ou par besoin de résumer les amours en une conclusion féminine,
Pour mieux trouver le guerrier macho qui rassure et les rend fidèles
À cette mâle protection à poser en euros sur la balance…
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Prends d’abord soin de toi, me dit-elle, comme tant d’autres depuis,
Des bonnes âmes sensibilisées par mon cas préoccupant, voire accaparant,
Touchées et parfois même coulées à mort dans mes tempêtes…
Prends d’abord soin de toi, me dit-elle un beau soir,
À l’aube d’un été de canicule fleurdelysée à passer
En chien de fusil près du vieux climatiseur amerloque…
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DSMoon (Le Droit de ne pas s’aimer / Bise à Christine:)