Vendredi-soir, et encore des bisous à ranger,
À poser en vrac dans la boîte à souvenirs,
Parmi les « je me souviens » et les regrets,
Avec les beaux présages et les rêves fanés…
Ce MUR inventé, quelle drôle d’idée..!
Des corps qui s’offrent en cadeau, des sourires,
Des mots bleus et blancs venus du fond du cœur,
Des images de filles devenues femmes, des regards,
Des airs d’éternité à survoler en passant, des vies,
Je suis comme le vent, et je passe la vie au pis-aller…
Je dépose leurs plaintes sur la paillasse, je fais le tri,
D’un côté les blessures et de l’autre les illusions,
Sur un bord les galères et sur l’autre les plans de vol,
En jurant de ne rien dévoiler de ces frêles esquifs,
Ni leur âge officiel, ni leurs amours déçues, rien…
Miss Rose est déjà partie loin des rêves à refaire,
Arrivée désormais dans le port des marins solitaires
Dame Blanche a compris qu’elle ne serait plus
Ni aimable, ni aimée, faute d’y avoir cru un jour :
Pourquoi la chair est-elle si dépendante de l’âme?
Lady Jane est de retour, bouche et cœur ouverts,
Juste a faim de câlins, a soif de douceur le soir,
Quand le soleil s’en va vers des routes lointaines,
Et qu’elle pense un peu à ses matins d’antan,
Lorsqu’elle rayonnait sur son monde d’amants…
Vendredi-soir, et encore des bisous à ranger,
À poser en vrac dans la boîte à souvenirs,
Parmi les « je me souviens » et les regrets,
Avec les beaux présages et les rêves fanés…
Ce MUR inventé, quelle drôle d’idée..!
DSMoon*** (Tripode / 2007)