Mal de terre pour le ver marin solitaire
Celui qui va et vient au gré du courant
Des marées salant les digues quotidiennes...
Juste un peu de sel sur le cheval de fer
Un train-train insipide à avorter à temps
Alors que les yeux se noient dans l’eau ...
Je dois ne jamais oublier la vie qui coule
Me souvenir de mes vagues oubliées
Des embruns de ces blondes enivrantes...
Je me dois les derniers maux pour la route
Les ultimes battements de cœur avant la fin
J’accepte tous les chèques en blanc et bleu...
Un jour je ferai le point, au soir du poing levé
Au saut du lit des rivières en crue, au réveil
Je me dirai adieu en prenant rendez-vous...
Je me restaure la face, je tombe toujours pile
Sur un sourire, un rat des champs, un ange
Une nymphe à faire jouer sous vide
Un trou d’eau bénite à baptiser Amour...
Je me restaure sans appétit, sans faim
Sans goût du luxe, sans aucun apparat
Ma souris glisse en silence sur le tapis
Avec un signe de ma main pour seul guide...
Mal de mer pour le ver de vase qui s’échine
Pour le lombric dans la taupinière du golf
Je pressens un drôle de drame, un avènement...
Juste un peu de poivre dans les brumisateurs
Juste deux sangs sur les draps mélangés
Juste rêver encore de permis de tuer la mort...
Mal au dos, malentendu, mal aux ventres
Ouvrir les bouches verrouillées, les non-dits
Forcer le respect des sourds muets, des graines...
Mal de vivre, mal au cœur, je chavire du côté sombre
Dans un abandon magique, un coup de trique sans trac
Juste me donne à Tout comme une fille perdue...
Ma dentiste me perfore la mâchoire, je divague
Je dis rien, le bec grand ouvert, ouvert à elle
Demain, je pourrai enfin sourire sans rire...
DSMoon*** ( Implant / 2007 )