Laissez vivre les enfants gâtés,
Ne dérangez pas le fonctionnaire
En poste de nuit au commissariat,
Laissez brûler les vieilles bagnoles
Parquées dans les barres des RMIstes…
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Laissez passer la débrouille des gangs,
Les gamins payés 20 euros par jour
Pour service rendu de vigile pirate,
Et les cadors en Audi qui gèrent le quartier,
Loin de l’ENA, loin des bourses du monde…
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Laissez filer le pédalo dans les icebergs,
Le Cap-Horn exige, les énarques voguent au pif,
Eux et leur berlines de fonction, versus les taxes
Des gens qui travaillent loin de leur nid,
Juste par manque de fric ou de transport en commun…
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Laissez vivre les lignes parallèles, les urgences légitimes
Qui remédient au naufrage des institutions légales,
Des pôles-emploi improvisés, des inventions électoralistes,
Des lois ajoutées sur le mille feuilles administratif
Par une oligarchie en autarcie, loin des citoyens de la République.
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Je me souviens du Québec, je me rappelle à l’ordre,
Je tourne quasiment émigré à venir, par manque de France,
Dans un coin rendu con, frustré, anesthésié par un blues
Ni beau ni optimiste, juste un paradis hexagonal
Où le Système conserve ses privilèges élitistes,
Selon son carnet d’adresses d’énarque online…
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Je me souviens d’un maire de New-York,
Ou d’un président américain du même métal:
Un beau jour, le monde votera pour des projets,
Et pas pour des promesses à vendre sans SAV
Je finirai sans doute avec un rêve à survivre:
Celui de ne pas décider de quitter ce monde sans allure…
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DSMoon***